



A CONFESSION OF RAIN
Blake Daniels
June 10 - July 22, 2023
cadet capela is pleased to present A Confession of Rain, a solo exhibition of new works by Blake Daniels. The artist presents a group of 8 large scale paintings and a series of small studies on paper which depict atmospheric landscapes and figures, memories of friends and loved ones, largely formed and abstracted through the qualities of color, mark and composition. This is Daniels inaugural solo exhibition in Paris and is accompanied with text written by Mara Hassan.
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There was a moment last summer that left me breathless, when I learned all I needed to know of the world in a stuffy, third-floor walk-up. It was that love was to be found, and conjured, anywhere, anywhen. It was watered and budding between two complete strangers before the nightclub, exchanging tips for maximum makeup feminization. It walked alongside us that humid night, flanked by willow trees and shrubbery. The blisters we earned were never not reminders of losing ourselves. Memories. I remember them, and I remember her.
Sometimes, when the evening falls quiet, I lift my shirt and touch the scarred lump of skin just below my left breast; there, she pierced me when she spoke my name with an inflection that felt true. Love was to be found anywhere, anywhen.
I am reminded of moments like these when my eyes rest on Blake's paintings. A Confession of Rain titles this new gathering of work, crooning en masse someplace in Paris. A body of new paintings, piercing me again and again. The phenomenology of touch translated by way of oil — “Love.” The warmth of a burning, unwavering gaze having scorched canvas — “A Miracle at Utopia Park.” Their dynamic brushwork guides the eye by hand, moving us like drunken ribbons.
Color. They wade through deep color; deep like oil spills and soft like a mother’s stew. They weave locks of ignited amber with billowing wisps of smoke and swaths of forest green — every color licking another. Gestural laps index Daniels’ laborious promises of devotion — “Siphiwe.” Here, we are witnesses to the artist’s memory of their dear friend Siphiwe, either remembering him or never forgetting him. There’s a difference, you know. Siphiwe’s eyes watch me watch him, and I cannot help but understand they’ve watched Daniels, too. The contortion of his body, caught in the midst of a waltz with a large bird. Every brushstroke beckoning, I fall closer.
In “Mogodu Monday or The Leaving Angels from Carletonville,” much like “Death (Here Where the Land Subsides),” people, faces, and places huddle like mounds of memories. Each figure as a mark entangles itself with another. One body and then another; intimate proximity sparking time like colliding flint rocks that spit fire. Moments pile up, one atop the rest — Simone Forti’s “Huddle,” 1961.
Fortunately, change compounds, too; and each memory as a color bleeds into another. Glowing brightly anywhere, anywhen.
I must imagine the memories within these bodies, within these faces, within Daniels. I have no choice. Painterly swirls caressing their visages; a man looks beyond me, a crowd disregards my stare — I am privy to quiet histories in the making. What will follow these people, and what has preceded them, I am never to know. Yet, I’m obliged to watch as their mundane trudges onward into my wonderment.
What is worth admiring is Daniels’ ability to image the palpable and warm sinews of adoration, wonder, and kinship by means of oil and time. What is true is that whatever can be achieved through care is always worthwhile — and they remind us of that.
Mara Hassan
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Blake Daniels (b.1990, Cincinnati) lives and works between New York and Johannesburg. They are the recipient of the Rema Hort Mann Foundation Emerging Artist Grant and received a Master’s in Fine Arts from The University of the Witwatersrand, Johannesburg (2017). Solo exhibitions include Matthew Brown (Los Angeles), Galerie Julien Cadet (Paris) and ROOM (Johannesburg). Selected group shows include The Green Family Art Foundation (Dallas), COMA (Sydney), blank projects (Cape Town), BEERS London (London) and Over The Influence (Hong Kong).
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Mara Hassan (b. 1999, Coachella) is a curator, writer, and art historian. She conceptualizes her scholarship as an artistic practice in and of itself, interweaving critical theory, art history, ekphrasis, and autobiographical details. She is currently pursuing a PhD in the Department of Art and Art History at Stanford University and holds a BA in Art History and Queer Studies from UCLA. Her curatorial research and writing have supported institutions such as the Hammer Museum, ONE Archives, Los Angeles Contemporary Exhibitions, the Mattress Factory, and more.
© Courtesy of Blake Daniels and cadet capela
© Credits photo: Thomas Marroni
cadet capela est heureuse de présenter A Confession of Rain, une exposition personnelle de l'artiste américain Blake Daniels. L'artiste présente huit grandes peintures ainsi qu'une série d'études sur papier qui dépeignent des paysages et des personnages atmosphériques, des souvenirs d'amis et d'êtres chers, essentiellement définis et rendus abstraits grâce aux qualités de la couleur, des traces et de la composition. Il s'agit de la première exposition personnelle de Daniels en Europe, accompagnée d'un texte écrit par Mara Hassan.
L'été dernier, je suis restée sans voix un instant, lorsque j'ai appris tout ce que je devais savoir sur le monde dans un appartement étouffant au troisième étage sans ascenseur. C'est là que j'ai découvert que l'amour pouvait être trouvé et suscité n'importe où, n'importe quand. Il a germé et fleuri entre deux parfaits inconnus devant une boîte de nuit, échangeant des astuces pour maximiser la féminisation du maquillage. Cela nous a suivi dans cette nuit humide, bordée de saule-pleureurs et de buissons. Les cloques que nous avions accumulées nous rappelaient toujours nos pertes de contrôle. Des souvenirs. Je me souviens d'eux, et je me souviens d'elle.
Parfois, lorsque la soirée se calme, je soulève mon haut et touche la cicatrice boursouflée juste en dessous de mon sein gauche ; c'est là qu'elle m'a transpercée en prononçant mon nom avec une intonation qui sonnait vrai. L'amour pouvait être trouvé n'importe où, n'importe quand. Je me souviens de moments comme ceux-ci lorsque mon regard se pose sur les peintures de Blake. A Confession of Rain est le titre de ce nouvel ensemble d'œuvres qui chantent en chœur quelque part à Paris. Cet ensemble de nouvelles peintures, me transperçent encore et encore. La phénoménologie du toucher traduite par la voie de l'huile - "Love". La chaleur d'un regard brûlant et inébranlable ayant marqué la toile - "A Miracle at Utopia Park". Leur geste dynamique guide l'œil, nous déplaçant comme des rubans ivres.
Couleur. Elles pataugent dans une couleur profonde, profonde comme les déversements d'huile et douce comme une recette maternelle. Elles tissent des mèches d'ambre enflammées avec des volutes de fumée ondoyante et des étendues de vert forestier - chaque couleur léchant une autre. Les gestes des pinceaux indexent les promesses laborieuses de dévotion de Daniels - "Siphiwe". Ici, nous sommes témoins du souvenir de l'artiste pour son cher ami Siphiwe, en se rappelant de lui ou en ne l'oubliant jamais. Il y a une différence, vous savez. Les yeux de Siphiwe me regardent le regarder, et je ne peux m'empêcher de comprendre qu'ils ont également regardé Daniels. La contorsion de son corps, pris au milieu d'une valse avec un grand oiseau. Chaque coup de pinceau m'attire, et je tombe bientôt.
Dans "Mogodu Monday or The Leaving of Angels from Carletonville", tout comme "Death (Here Where the Land Subsides)", les gens, les visages et les lieux se rassemblent comme des monticules de souvenirs. Chaque figure, telle une trace, s'entremêle avec une autre. Un corps puis un autre ; une proximité intime faisant jaillir le temps comme des silex qui s'entrechoquent et crachent du feu. Les moments s'accumulent, l'un sur l'autre - "Huddle" de Simone Forti, 1961.
Heureusement, le changement se mélange également, et chaque souvenir en tant que couleur déteint sur un autre. Brillant intensément n'importe où, n'importe quand.
Je dois imaginer les souvenirs à l'intérieur de ces corps, à l'intérieur de ces visages, à l'intérieur de Daniels. Je n'ai pas le choix. Des tourbillons picturaux caressent leurs visages ; un homme regarde au-delà de moi, une foule ignore mon regard - je suis témoin de l'écriture de petites histoires silencieuses. Ce qui suivra ces personnes, et ce qui les a précédées, je ne le saurai jamais. Pourtant, je suis obligé de regarder leur quotidien se poursuivre dans mon émerveillement. Ce qui vaut la peine d'être admiré, c'est la capacité de Daniels à représenter les muscles palpables et chauds de l'adoration, de l'émerveillement et de la parenté grâce à l'huile et au temps. Ce qui est vrai, c'est que tout ce qui peut être réalisé avec soin en vaut toujours la peine - et iel nous le rappelle.
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Mara Hassan
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Blake Daniels (né.e en 1990 à Cincinnati) vit et travaille entre New York et Johannesburg. Iel a reçu la bourse d'artiste émergent de la Rema Hort Mann Foundation et a obtenu un master en beaux-arts à l'Université de Witwatersrand, Johannesburg (2017). Ses expositions personnelles incluent Matthew Brown Gallery (Los Angeles), Galerie Julien Cadet (Paris) et ROOM (Johannesburg). Parmi les expositions collectives figurent The Green Family Art Foundation (Dallas), COMA (Sydney), blank projects (Cape Town), BEERS London (Londres) et Over The Influence (Hong Kong).
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Mara Hassan (née en 1999 à Coachella) est commissaire, écrivaine et historienne de l'art. Elle conçoit sa recherche universitaire comme une pratique artistique en elle-même, entrelaçant la théorie critique, l'histoire de l'art, l'ekphrasis et des détails autobiographiques. Elle poursuit actuellement un doctorat au département d'histoire de l'art de l'université Stanford et est titulaire d'une licence en histoire de l'art et études queer de l'UCLA. Hassan a éffectué des recherches curatoriales et écrit pour des institutions telles que le Hammer Museum, ONE Archives, Los Angeles Contemporary Exhibitions, ou Mattress Factory.